Voici quelques photos prises par moi-même et Édouard Painchaud lors de la première moitié de ce mois d’août 2025 à l’aéroport de Saint-Hubert. À noter un des deux nouveaux Bell 412 EP de la Sûreté du Québec ainsi que le Dassault Falcon 8X D-AGBB de Volkswagen.

Vendredi 15 août 2025. Après avoir passé l’essentiel de la journée à Dorval (je vous raconterai ceci prochainement), en fin d’après-midi, Philippe Colin et moi, nous nous mettons en route pour Mirabel où Nolinor organise un événement pour les spotters à sa base principale.

Normalement, pour se rendre à Mirabel, on emprunte l’autoroute 15 vers le nord. Mais, un vendredi en fin d’après-midi, ce n’est vraiment pas une bonne idée. Donc, Philippe, en fin stratège, suggère que nous prenions les autoroutes 13 et 640, puis la route 148 à Saint-Eustache pour ensuite intercepter la 50 qui nous mènera directement à l’aéroport de Mirabel "par l’autre côté" .

Mais nous sommes au Québec, n’est-ce pas … Donc, nous rencontrons malgré tout de la congestion à plusieurs endroits en plus des incivilités de nombreux conducteurs peu sensibles au respect des bonnes règles du code de la route. Puis arrivés à l’embranchement de la route 50, nous constatons que celui-ci est fermé par un chantier. Bien évidemment, aucune déviation n’est indiquée … Rappelez-vous, je viens de vous dire que nous étions au Québec ! Finalement, nous devons effectuer un détour par Saint-Jérôme avant de rejoindre Mirabel après une heure et demie de route depuis Dorval et avoir effectué ce que l’on appelle communément "une courbe du chien" !

Malgré tout, nous sommes un peu à l’avance et nous nous rendons, d’abord, nous désaltérer avec une bière rousse "TAP" au bistro de Nolinor. Cette bière est brassée spécifiquement pour la compagnie par un brasseur de Boucherville et porte le nom "TAP" en hommage à un ancien Convair 580 qui était immatriculé C-FTAP.

Puis nous nous rendons à l’entrée de l’événement où nous sommes chaleureusement accueillis par l’équipe de l’agence de communication BDK, une filiale de Nolinor. Puis ce n’est rien de moins que le président de la compagnie, Marco Prud’homme, qui nous passe en revue les consignes de sécurité et qui nous sert de guide dans le hangar.

Il nous explique que le Boeing 737-2L9 C-GNLA qui se trouve devant nous pratiquement complètement désossé a été sorti d’entreposage afin d’être remis en état de vol afin de reprendre du service. Également en maintenance, il y a de "vieilles connaissances", c’est-à-dire le 737-248C C-GNLE ainsi que le 737-229C C-GNRD.

Une fois sortis du hangar, nous sommes laissés libres dans un espace ceinturé par des balises oranges. Plusieurs 737 de la compagnie sont exposés et certains sont accessibles pour une visite. Ainsi, il y a le 737-2B6C C-GTUK (qui a, lui aussi, donné son nom à une autre bière de Nolinor !), le 737-2K2C C-GNLK, le 737-33A C-GNLQ et le 737-4Y0 C-GGWV.

Également exposés et accessibles, il y a le Learjet 45 C-FHCW, le Cessna 172A C-FHWO ainsi que le Cessna 172L Skyhawk II C-GHWK. Le tout est très bien présenté et organisé, mais le problème pour le photographe réside dans le fait de pouvoir prendre des photos des avions sans trop de monde autour. Mais ce détail est mineur et je dois dire que Philippe et moi passons un bon moment dans les installations de Nolinor … Avant de retourner au bistro prendre une autre bière préalablement à notre retour à Longueuil !

Les photos de l'événement :

Bien entendu, dans ce genre d’événement, on retrouve toujours l’une ou l’autre connaissance ou l’un ou l’autre ancien étudiant de l’ÉNA. Mais, je voudrais parler ici de mes "amis" les 737 …

Un peu plus haut, je vous ai déjà mentionné NLE et NRD en maintenance dans le hangar. Ceux-parmi vous qui suivent ce blogue régulièrement se souviennent peut-être que j’avais déjà parlé de ces deux avions ex-Aer Lingus (EI-ASL) et ex-SABENA (OO-SDR) que j’avais vus à l’aéroport de Genève-Cointrin le 26 juillet 1979. Il est assez incroyable que je les revoie tous les deux simultanément et en un même lieu 46 ans plus tard !

Mais il y a aussi TUK que j’avais photographié en approche de la piste 25L à Bruxelles-National le 17 mai 1993 alors qu’il volait pour Royal Air Maroc avec l’immatriculation CN-RMM.

Et NLA, je l’avais vu à Vancouver le 10 décembre 1995 aux couleurs de Canadian Airlines immatriculé C-FACP. J’ai aussi retrouvé deux autres diapositives de ce 737 dans ma collection, l’une lorsqu’il volait pour la compagnie danoise Maersk Air (OY-APO) et l’autre tout juste après son passage chez Quebecair comme C-GQBA.

Enfin, il y a GWV qui est l’ancien OO-VEO de Virgin Express, également photographié à Bruxelles-National, mais en juillet 2002. C’est ça l’intérêt du spotting … Retrouver d’anciens amis !

L’auteur tient à remercier Monsieur Marco Prud’homme, Madame Karyane Boisjoli Desjardins, ainsi que les équipes de l’agence BDK et de Nolinor pour cette belle soirée passée à Mirabel. Merci aussi à Philippe Colin qui a dû affronter le trafic routier québécois !

Dimanche 22 juin 2025. En route vers Alma par la route 114 et alors que nous nous arrêtons pour visiter le Musée du chemin de fer du Nouveau-Brunswick à Hillsborough, je constate qu’un McDonnell CF-101B Voodoo se trouve exposé dans un enclos tout juste à côté. Malgré le fait que le grillage est quasi collé à l’avion, grâce à mon 10-24 mm, j’arrive à le photographier décemment sans trop de problèmes.

Il s’agit de l’appareil codé 101028 portant le numéro de série 524 et décoré de l’insigne du 416e Escadron de chasseurs tous temps. Construit à l’usine de McDonnell à Saint-Louis au Missouri, il a été incorporé à la U.S. Air Force avec le code 57-0346. Ainsi, il a notamment volé pour le 444 FIS basé à Charleston en Caroline du Sud avant d’être retiré du service et entreposé le 18 juillet 1968.

Notre 101028 est pris en charge par l’Aviation royale canadienne le 2 août 1971 dans un second lot de Voodoo acheté aux Américains et destiné à remplacer une première série d’avions du même type acquise en 1961. Il est affecté successivement aux escadrons 425, puis 416 à Bagotville, QC, et ensuite à Chatham, NB. En 1982, il fait partie de la patrouille des "Bobcats" du 416e Escadron et en juillet 1984, il intercepte un Tupolev Tu-95 Bear soviétique, première interception du genre réalisée par le 416. Retiré du service en août 1984, est utilisé comme aéronef didactique. Il est finalement déclassé le 10 avril 1992 et cédé à la municipalité de Hillsborough au Nouveau-Brunswick.

En chemin entre Cavendish sur l’Île-du-Prince-Édouard et Alma au Nouveau-Brunswick, nous effectuons le tour de l’aéroport de Moncton où il n’y a rien d’intéressant à photographier. Au Moncton Flight College, nous nous arrêtons malgré tout pour photographier le Diamond DA.20 Eclipse installé en monument devant les bâtiments de l’institution.

Le Diamond DA.20-C1 Eclipse est une évolution des versions du DA.20 Katana, elles-mêmes dérivées du DV.20 développé et construit en Autriche. Les DA.20 sont construits au Canada, plus précisément à London en Ontario. Le DA.20C-1 Eclipse est une version spécialement prévue pour l’écolage qui dispose de deux fenêtres vitrées en plus par rapport aux autres modèles du DA.20.

Le Cessna 172N Skyhawk II C-GUZC de l’ÉNA a été acheté au Moncton Flight College en 2011. Il porte, d’ailleurs, encore les couleurs de cette école de pilotage du Nouveau-Brunswick. Comme anecdote, au début qu’il était à l’ÉNA, un étudiant a déclenché par mégarde la balise de détresse de GUZC. Les autorités ont alors appelé le Moncton Flight College pour indiquer qu’un de leurs avions avait un problème à Saint-Hubert … Un responsable du cegep avait, en effet, oublié d’effectuer les démarches de transfert de propriété ! Voici quelques photos de GUZC à son arrivée à l’ÉNA.

Aux couleurs du Moncton Flight College :

Vendredi 20 juin 2025. Une fois sur l’Île-du-Prince-Édouard, nous ne pouvions pas manquer d’effectuer un arrêt au mémorial de l’Aviation royale canadienne situé sur l’ancienne base aérienne de Summerside.

Cette base militaire a été fermée en 1990. Elle avait été créée en 1940 dans le cadre du British Commonwealth Air Training Plan durant la Seconde Guerre mondiale. Puis, elle a servi comme base de recherche et de sauvetage ainsi que de surveillance maritime durant la Guerre froide jusqu’à sa fermeture.

Du côté civil, l’aéroport de Summerside a aussi été utilisé pour des vols de passagers, notamment par les compagnies Eastern Provincial Airways, Atlantic Island Airways et, plus récemment par WestJet. Mais actuellement, il n’est utilisé que par de l’aviation générale.

Mais revenons-en au mémorial. Trois avions emblématiques des opérations aériennes militaires effectuées à partir des Maritimes y sont exposés : le Canadair CP-107 Argus 2 10739, le De Havilland Canada CC-115 (DHC-5) Buffalo 115451 et le De Havilland Canada CP-121 Tracker 12131. Normalement, le McDonnell CF-101B Voodoo 101037 est également exposé, mais, pour le moment, il est en cours de restauration et de peinture.

Plusieurs stèles parsèment également le mémorial et rappellent les équipages basés à Summerside qui ont péri en service commandé. Bref, si vous vous rendez vous aussi sur l’Île-du-Prince-Édouard, ne manquez pas d’effectuer un arrêt au mémorial de Summerside et d’y observer les trois avions qui y sont exposés.

Canadair CP-107 Argus 2 10739 :

De Havilland Canada CC-115 Buffalo 115451 :

De Havilland Canada CP-121 Tracker 12131 :

Mercredi 18 juin 2025. Aujourd’hui, lors de notre périple de vacances au Nouveau-Brunswick, nous faisons une "étape de liaison" entre Fredericton et Miramichi par la route No. 8. Arrivés à peu près à mi-chemin entre les deux villes, à côté d’une caserne de pompiers, nous découvrons un Grumman TBM-3 Avenger installé en monument à Boiestown.

C’est donc l’occasion d’effectuer un arrêt car, si la route est jolie, elle est aussi très monotone ! Voilà donc enfin de quoi d’intéressant à voir d’autre que les innombrables églises et cimetières jalonnant la chaussée.

Cet avion, construit pour la U.S. Navy par la General Motors comme bombardier-torpilleur embarqué sur porte-avions, arbore encore l’immatriculation C-GLEK et le numéro d’identification "14" de l’entreprise Forest Protection Limited dont je vous ai parlé il y a quelques jours lors de ma visite à l’aéroport de Fredericton. En fait, cet impressionnant bombardier d’eau fait désormais partie de la collection du Central New Brunswick Woodmen’s Museum établi à cet endroit.

Un bombardier d'eau patrimonial :

Mon ami Neil Aird de Kingston, ON, est reconnu mondialement principalement pour son site au sujet des De Havilland Canada DHC-2 Beaver, mais aussi pour ses nombreuses anciennes archives inédites. Ainsi, dans le Montana en 1968, il avait déjà photographié cet Avenger alors qu’il était immatriculé N6824C et volait pour Johnson Flying Service.

On dirait que, ces temps-ci, c’est le principe des vases communicants entre Nolinor et Chrono Aviation … En effet, il y a quelques semaines, c’est le Boeing 737-8Q8 C-FHNM qui est passé de Nolinor à Chrono en devenant C-GCUA. Et depuis peu, c’est le 737-2T4 C-FYPN de Chrono qui vient tout juste d’être remis aux couleurs de Nolinor avec l’immatriculation C-FTWW. Cette nouvelle acquisition de la compagnie établie à Mirabel renforce sa flotte de modèles 200 qui est un avion irremplaçable dans le Nord canadien, car capable de se poser et de décoller sur des pistes sommaires grâce à son "Gravel Kit". À noter aussi que Nolinor possède le seul simulateur 737-200 au monde. Celui-ci se trouve à Miami, FL. Et en parlant de Miami, c’est là, en juillet 1984, que pour la première fois j’ai photographié C-FTWW à l’époque où il portait les couleurs d’Air Florida.

Mardi 17 juin 2025. En route pour notre gîte à Fredericton, nous passons devant l’aéroport international de Fredericton. Disons que l’aspect international n’est pas très présent, mis à part un Falcon 2000 américain stationné à un FBO de la place.

Mais ce qui est le plus interessant, c’est la base des bombardiers d'eau de la compagnie Forest Protection Ltd qui opère pour le gouvernement du Nouveau-Brunswick. On peut y noter des Air Tractors de différents modèles, trois Cessna 208 Caravan qui doivent servir à l’observation et peut-être comme "bird dogs" ainsi que trois Piper Aerostar, également utilisés comme "bird dogs", dont un théoriquement destiné à un musée.

Notre arrivée sur place coïncide avec celle d’un gros nuage ce qui fait que seules quelques photos bénéficient d’un petit rayon de soleil. En plus des Air Tractors de la Forest Protection Ltd, je note la présence d’au moins deux autres Air Tractors de la compagnie Jonair, mais en version de pulvérisation agricole.

Au moment de partir, je photographie encore un Cessna 150 Aerobat ainsi qu'un antique Bell 206L LongRanger des Hélicoptères Canadiens que j’avais déjà vu aux Cèdres et qui vient tout juste d’effectuer un essai au sol.

Forest Protection Ltd :

Jonair :

Un Cessna Aerobat :