SOMMAIRE

N’ayant plus eu l’occasion d’aller me balader au parc Michel-Chartrand depuis le mois d’avril, j’y suis retourné ce matin dans le but de prendre quelques photos des premières couleurs d’automne. Mais, en arrivant sur place, quelle déception !

En effet, mes petits chemins favoris où il était agréable de prendre tranquillement des photos animalières et de nature sont désormais fermés. J’ai donc été condamné à effectuer le tour du parc, notamment par les chemins périphériques dans le vacarme du trafic automobile des boulevards Jean-Paul-Vincent et Curé-Poirier. Déplaisante marche, donc, exempte de tout animal ou oiseau à photographier.

N’ayant trouvé aucune information précise à propos du pourquoi de la chose, j’imagine que c’est pour régénérer le petit bout de zone de conservation que ces sentiers traversaient. En effet, ceux-ci étaient régulièrement défoncés par la machinerie du gestionnaire du parc et empruntés, très probablement, par des personnes peu soucieuses de l’environnement qui abandonnaient leurs déchets en chemin ou s’adonnaient au vélo tout-terrain pourtant interdit.

Bien évidemment, cet état des choses vient de me bloquer l’accès à un bout de nature propice à la photographie que je considérais comme un petit coin de paradis situé à quelques minutes de chez nous. Inutile de préciser que je suis frustré !

Du 7 au 11 juillet 2002. Nous poursuivons notre voyage sur la côte dalmate en quittant Dubrovnik pour Brela en autobus. Brela est une destination simplement balnéaire située au pied de la montagne du Biokovo. Sa plage de petits galets est, toutefois, réputée comme étant une des plus belles de Croatie et même d’Europe. Nous allons malgré tout devoir acheter des petits chaussons de baignade afin de ne pas nous écorcher les pieds.

Nous résidons dans le grand confort du complexe hôtelier Soline et notre chambre a une magnifique vue sur la mer Adriatique. Au terme de nos dures journées de tourisme balnéaire, nous allons nous balader sur la promenade en bord de mer et admirer le célèbre rocher devenu le symbole de la place. N’ayant pas vraiment trouvé son vrai nom (il semblerait qu’il n’en ait pas, d'ailleurs !), nous le baptisons "l’île muffin" !

Durant nos quelques jours à Brela, nous irons effectuer une excursion à Markaska, une belle localité des environs. Je vous raconterai ceci dans un prochain billet. Par la suite, nous continuerons notre route vers Split et Zadar.

Tourisme balnéaire :

6 juillet 2002. Lors de notre séjour à Dubrovnik, Louise et moi avons pris une excursion touristique d’une journée à Mostar, ville martyre de la guerre de Yougoslavie. Dès le passage de la frontière juste après Metković, on est mis dans l’ambiance : un cordon jaune entoure un champ qui n’a pas encore été déminé !

Le premier arrêt a lieu à Počitelj, petite bourgade dominée par une citadelle. À la descente de l’autocar, fort de mon expérience militaire pas encore si lointaine, je donne les informations de sécurité à Louise : "Tu restes dans les zones dégagées et tu ne vas pas te promener dans les gravats et en dehors des rues et chemins". En effet, plusieurs bâtiments sont en ruines et entourés de débris où pourraient encore se trouver des mines ou des pièges non détectés.

Nous repartons ensuite pour Mostar. Juste avant d’arriver dans les faubourgs, nous pouvons observer un énorme camp militaire international de troupes de maintien de la paix de l’ONU (MINUBH). Le ton est donné ! En ville, lorsque nous longeons des parcs, ceux-ci sont devenus des cimetières pleins à craquer … Nombreux aussi sont les bâtiments qui portent encore les stigmates de la guerre. Re-ambiance …

Toutefois, depuis la fin de la guerre, le tourisme reprend malgré tout ses droits "tranquillement pas vite" dans le quartier de la vieille ville. C’est ainsi que nous visitons la Maison turque Bišćević (Bišćevića kuća) datant de l’époque ottomane de même que la Mosquée de Koski Mehmed-pacha (Koski Mehmed-pašina džamija) érigée au XVIIe siècle, ceci avant d’aller prendre un repas dans un restaurant typique.

Puis nous avons droit à un moment de liberté. Louise et moi, nous nous rendons dans les environs du Vieux pont (Stari Most en bosnien). Celui-ci, image emblématique de Mostar, avait été construit en 1565 pour être dynamité par les forces croates le 9 novembre 1993 lors du conflit fratricide opposant la Croatie à la Bosnie-Herzégovine.

Tout le quartier présente des signes de destruction, parfois très avancés. Une passerelle temporaire franchissant la Neretva a été placée afin de permettre un passage piétonnier entre les deux rives. Sur celle-ci, nous croisons une patrouille militaire française.

Plus bas, sur les rives de la Neretva, quelques pierres du Vieux pont ont été récupérées et sont séchées avant de servir à la reconstruction de ce magnifique ouvrage dans le cadre d’un projet de l’UNESCO et de la TIKA. Les autres seront taillées à l’identique afin de rebâtir le pont qui sera inauguré le 22 juillet 2004, symbolisant ainsi la réconciliation entre les anciens belligérants.

Nous nous aventurons quelque peu sur la rive ouest où de nombreuses habitations sont au mieux endommagées, mais aussi souvent en ruines. Un peu plus loin, des pelleteuses s’activent sur un chantier où les gravats ont été évacués pour laisser place nette à de futures fondations d’un nouvel immeuble en devenir.

Puis nous rejoignons notre groupe de touristes et l’autocar nous amène à un hôtel chic où certains membres du groupe souhaitaient dîner plutôt qu’au petit restaurant sympa de tout à l’heure. Les autres sont invités à prendre une collation en attendant.

Pour ma part, j’ai noté que tout un quartier avoisinant l’hôtel est à l’état de ruines suite à la guerre. Seules les avenues ont été dégagées et réasphaltées et les feux de circulation remis en état de fonctionnement. Il n’y a donc pas âme qui vive à cet endroit, seulement de la circulation automobile.

Je décide donc d’aller m’y promener seul, Louise préférant prendre une pause à l’hôtel. Et c’est en marchant entre ces immeubles ravagés que j’éprouve une sensation qui m’était totalement inconnue : je sens littéralement la mort qui m’entoure de partout !

Totalement étrange comme perception … Inoubliable même, de quoi vous retourner et vous amener à méditer sur l’absurdité humaine. Un moment donné, je passe devant ce qui devait être un restaurant ou une discothèque, un lieu théoriquement plein de vie maintenant habité et hanté par la mort.

C’est donc tout bouleversé que je rejoins Louise à l’hôtel et que je lui fais part de mes sensations. Puis la réalité me rattrape et nous remontons dans l’autocar en direction de Dubrovnik. Alors, si on croyait que la guerre en Yougoslavie serait la dernière se déroulant en Europe, et bien, il y a toujours l’un ou l’autre connard de dirigeant n’ayant aucun respect pour la vie qui est capable d’en organiser une autre !

Počitelj :

Mostar :

Au début des années 1980, il y avait un jeu télévisé pour lequel je ne manquais aucun épisode puisqu’il alliait découverte du monde, aventure et hélicoptère. Il s’agit de "La Chasse aux trésors". Et c’est par ce jeu que j’ai découvert l’existence de Mostar qui faisait alors partie de la Yougoslavie. À noter que l’hélicoptère Gazelle passera sous le Vieux pont, ce qui est une prouesse de la part du pilote compte-tenu de la configuration des lieux !

L’autre jour, sur TV5 ici au Canada, nous avons pu voir un très beau reportage au sujet de la Croatie. Ceci a fait renaître chez Louise et chez moi quelques beaux souvenirs que nous avions conservés de ce pays visité en juillet 2002. J’ai donc décidé d’en partager quelques-uns ici avec vous …

À l’époque, je travaillais, bien évidemment, encore en argentique. Lors de voyages, je prenais essentiellement des diapositives, mais souvent aussi des négatifs couleurs afin de pouvoir imprimer des photos et, comme tout le monde, les présenter aux amis dans des albums. Actuellement, aussi bien l’ensemble de mes diapositives que de mes négatifs est numérisé. Il ne reste qu’à les traiter pour les partager sous forme numérique !

Et c’est donc ce que je vais faire au cours de prochaines semaines en ce qui concerne notre séjour en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Le traitement des numérisations de négatifs sur Photoshop étant beaucoup plus rapide que celui des diapositives, je vous présenterai donc les négatifs, même si le réglage des couleurs est un peu plus délicat, car il y a toujours une petite dominante magenta ou cyan qui se cache quelque part …

Notre périple en Croatie nous fera longer une bonne partie de la côte adriatique, mais le point de départ avait été fixé à Dubrovnik. Cette ville représentait pour moi, jusque-là, une certaine frustration car, lorsque j’étais encore aux études, avec un ami, nous avions trouvé un séjour vraiment bon marché pour nous y rendre. Malheureusement, nous allions manquer deux jours de cours et, finalement, nous avions choisi d’être studieux plutôt que voyageurs. Peu de temps après, la guerre de Yougoslavie débuta ainsi que le siège de Dubrovnik à compter du 1er octobre 1991. J’ai donc regretté cette décision jusqu’en juillet 2002 !

Nous étions arrivés à Dubrovnik en provenance de Bruxelles où nous établissions nos "quartiers d’été" chez mes parents durant une bonne partie de nos vacances. Un ami croate établi à Zadar nous avait renseigné une famille qui tenait un bed & breakfast dans cette magnifique ville de l’ex-Yougoslavie.

La maman est donc venue nous chercher à l’aéroport pour nous conduire à notre petit appartement simple, mais très accueillant et confortable. Il était situé en dessous d’un espace de stationnement ! En effet, la propriété de la famille était établie sur un flanc de colline et la rue se trouvait au-dessus de celle-ci. De là, nous pouvions très facilement nous rendre à pied à la vieille ville.

Celle-ci est absolument magnifique et il fait bon s’y promener en toute quiétude. En 2002, la vieille ville et son petit port avaient retrouvé leur splendeur d’antan, tous les vestiges de la guerre récente avaient été nettoyés, à l’exception de quelques impacts de munitions dans certaines pierres.

Une journée, nous avons pris un bateau-navette pour nous rendre sur la petite île de Lokrum située à quelques encablures de la vieille ville. Faisant à peine deux kilomètres de long sur un demi de large, on y trouve un petit jardin botanique ainsi que la "mer morte", un petit lac salin qui communique avec la mer Adriatique par quelques canaux souterrains.

Au cours de notre séjour à Dubrovnik, nous avons aussi effectué une excursion d’une journée en Bosnie-Herzégovine et dans la ville ravagée de Mostar. Bien, entendu, je vous raconterai sous peu cette visite émouvante dans un autre billet.

La perle de l'Adriatique :