Samedi 25 mai 2024. Arrivant de Montréal, via Toronto, à l’aéroport de Victoria, Louise et moi (surtout moi !) ne pouvions pas ne pas visiter le musée d’aviation du patelin ! Et une fois encore, force est de constater que la Colombie-Britannique à une bonne avance en matière de préservation du patrimoine aéronautique par rapport au Québec …

Le British Columbia Aviation Museum se trouve dans un complexe de plusieurs hangars auxquels on accède par un espace vert magnifiquement entretenu et où on peut noter plusieurs monuments dédiés aux pilotes militaires.

Quand on parle de l’expression "plein comme un œuf", ceci s’applique très certainement aux deux hangars où se trouvent l’essentiel des aéronefs exposés. Il est, effet, quasi impossible de rentrer un avion supplémentaire !

Un troisième hangar est utilisé pour la restauration d’aéronefs. Celui-ci est actuellement occupé par le projet de remise en état du Lancaster FM104 que j’avais vu à l’époque au musée à Downsview qui a fermé il y a quelques années. Louise et moi passons un peu de temps à discuter avec un bénévole enthousiaste. La conversation est technique et tellement intéressante qu’on aurait encore pu rester plusieurs heures !

Quelques aéronefs sont exposés à l’extérieur. On y trouve les bombardiers d’eau Douglas A-26 Invader (CF-BMS) et Convair 580 (C-FHKF; pour mes amis belges, il s’agit de l’ancien CV440 OO-SCS de la SABENA), ainsi qu’un De Havilland Canada CP-121 Tracker encore en livrée militaire, mais avec l’immatriculation civile C-FKVG, et un Sikorsky HRS.3 (S-55B) de la Marine royale canadienne (129028/N4721).

Toujours à l’extérieur, mais plus près de l’entrée du musée, on peut admirer le Pacific Airmotive Turbo Tradewind CF-BCF, une conversion de Beechcraft 18 avec une dérive unique, un train d’atterrissage tricycle et des moteurs Pratt & Whitney Canada PT6A.

Au mois d’août, le musée devrait accueillir le fameux Martin Mars "Hawaii Mars" de Coulson Aviation actuellement entreposé au lac Sproat à Port Alberni et dont je vous parlerai dans un prochain billet. Cet imposant avion amphibie bombardier d’eau devrait se poser sur l’eau dans la Baie Patricia jouxtant l’aéroport de Victoria et ensuite être tracté jusqu’au musée.

Actuellement, le plus gros avion de la collection est le Vickers Viscount CF-THG aux couleurs de Trans-Canada Airlines. On peut visiter l’avion et, à l’intérieur, tout est d’origine, ce qui permet de voir comment on voyageait dans les années 1950 et 1960 au Canada. Impossible de placer une valise à roulettes standard dans les porte-bagages au-dessus des sièges ! Mais comment faisait-on à l’époque, c’est inconcevable, non ?

Du côté des hélicoptères, le Kamov Ka-32A11BC C-FMKV de VIH Helicopters est impressionnant, surtout à côté du Bell 47D-1 CF-FZX (reconstruit avec des éléments de plusieurs hélicoptères de ce type) et de l’Aérospatiale SE-3160 Alouette III C-FCAX portant les couleurs de la Garde côtière canadienne. Souvenez-vous, je vous avais parlé de ce dernier hélicoptère en particulier il y a quelques mois car, Louise et moi l’avions vu lors d’une visite effectuée au BCIT à l’aéroport de Vancouver en août 2005. Pour l’instant, l’Alouette a l’air un peu malheureuse, mais une affiche indique qu’elle devrait être restaurée prochainement.

Et puis on trouve aussi les incontournables avions "made in Québec" comme les Canadair CF-104 Starfighter et CT-133 Silver Star, un Noorduyn Norseman et un Bristol Bolingbroke, ce dernier étant constitué de morceaux provenant de plusieurs avions. Parmi les autres classiques, on peut noter un Avro Anson Mk. 1, un North American AT-16 Harvard IIB, un Auster AOP.6 ainsi qu’un fuselage de De Havilland DH.82 Tiger Moth.

Parmi les plus belles pièces du musée, il faut mentionner l’Eastman E-2 Sea Rover, le Fleet Model 2 et la réplique du Hoffar H-1 montés sur flotteurs. Ces trois hydravions sont absolument magnifiques.

L’aviation privée et récréative est également mise en évidence avec, notamment, deux beaux spécimens d’amphibies : un Republic RC-3 SeaBee et un Trident Trigull TR-1. Mais la collection compte également un Falconar AMF-14-H Maranda, un Lincoln LS-2 Sport, un Luscombe 8C Silvaire, un Quickie Q-2, un Pietenpol Air Camper et un Stinson SR-9E Reliant.

À noter le planeur Schreder HP2-11 Sailplane accroché à un mur d’un des hangars ainsi qu’une section de fuselage et de cockpit d’un Douglas C-117D servant de petite salle de projection.

Et le visiteur peut aussi admirer quelques reproductions d’avions célèbres à échelle réduite : un Nieuport 17, un Royal Aircraft Factory S.E.5 et un Supermarine Spitfire. Tout au long de son parcours, il peut aussi voir plusieurs expositions ainsi que, notamment, un Link Trainer, des moteurs d’avions, de l’avionique, un radar, et même un panier de ballon à air chaud.

Enfin, il faut aussi mentionner la très belle salle de traditions essentiellement dédiée à l’aviation militaire canadienne et à ses faits d’armes. Bref, voici un autre très beau musée fort intéressant à visiter si on est de passage sur l’Île de Vancouver.

Exposés à l'extérieur :

De beaux hydravions :

Avions construits au Québec :

Hélicoptères :

Avions militaires :

Répliques à l'échelle :

Aviation privée et récréative :

Restauration du Lancaster FM104 :

Visite du Vickers Viscount CF-THG :

Expositions diverses :

Outre l’Alouette III C-FCAX mentionnée plus haut, j’avais déjà eu l’occasion de voir deux autres avions du musée bien avant qu’ils ne rejoignent sa collection. Il s’agit, tout d’abord, du Vickers Viscount CF-THG photographié à l’aéroport de Vancouver en décembre 1995. À cette époque, il était entreposé aux couleurs d’Air Canada, mais sans aucun titre. Il s’agit d’une diapositive Kodachrome 200 prise dans de mauvaises conditions climatiques, ce qui explique la piètre qualité de l’image … Mais elle a le mérite d’exister !

Le second avion est le Convair CV-580 C-FHKF "Tanker 55" de Conair que j’avais vu à Abbotsford en août 2005. À cette époque, il était opérationnel, prêt à décoller pour aller arroser un feu de forêt.

C’était ce week-end que se déroulait le Grand Prix de Formule 1 du Canada à Montréal. Comme vous le savez, ce sport polluant et bruyant ne m’intéresse pas. Par contre, il attire bon nombre de participants (dont Max Verstappen) ou de riches spectateurs en avions d’affaires, notamment, à l’aéroport de Saint-Hubert. Cette année, la météo a été fort variable et j’ai donc limité mes déplacements à une brève visite le samedi matin et aux départs le dimanche en fin d’après-midi. Pour nous protéger de la pluie, mon complice Édouard et moi-même disposions d’un parapluie à 80 millions de dollars : l’Airbus A220 de l’ÉNA ! De cette position sous l’avion, nous ne pouvions manquer aucun atterrissage ou décollage. À noter que je n’ai pas été voir les Snowbirds qui ont fait quelques passages au-dessus du circuit Gilles-Villeneuve, car il faisait vraiment trop mauvais et qu’il s’agit d’un sujet déjà abondamment photographié. Voici, maintenant, ma sélection de photos prises samedi et dimanche :

Un bel achalandage :